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Déficience sensorielle

Dans le cadre du cours de déficience sensorielle, il nous a été demandé de réaliser une interview auprès d'une personne aveugle ou malvoyante et d'ensuite faire une analyse des réponses obtenues au regard du contenu du cours.

L'interview avec J.

J. est considérée comme ayant un handicap car elle souffre bien d’une déficience de la vision lui interdisant ou limitant certaines actions ou certains rôles

considérés comme normaux par les individus.


Afin de définir davantage sa cécité, J. a un nystagmus. Autrement dit, son œil réalise des mouvements réguliers et saccadés comprenant une alternance de phases lentes et de phases rapides. Elle ne peut voir les choses que lors d’une phase lente en raison de son acuité visuelle diminuée. Les mouvements oscillatoires de ses yeux sont totalement involontaires et indépendants de sa volonté. Il relève de la lésion acquise, dès sa naissance des centres nerveux ou, comme le définit J., d’une détérioration des connexions œil – cerveau. 
 

Si je me réfère à la classification établie par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), J. est considérée comme étant aveugle ou atteinte de cécité. Elle ne bénéficie que d’un résidu visuel lui permettant de voir la lumière (différence entre jour et nuit). Elle a une cécité moyenne en raison de son acuité visuelle qui n’est que de 2 dixièmes.
La classification OBI (Office Belge Invalidité), quant à elle, considère J. comme étant « visuelle », c’est-à-dire qu’elle possède une acuité visuelle faible, mais qu’elle est capable de l’exploiter grâce à une organisation adaptée de son environnement.

 

Lors de l’interview, J. m’a confiée qu’elle ne possédait pas de vue d’ensemble. Autrement dit, elle ne voit que ce qui se trouve devant elle dans un champ tout de même très réduit. Selon le cours de Monsieur Mbo Gonda (2020), J. souffre d’une perte de la vision périphérique. En d’autres mots, elle ne possède qu’une vision en tunnel et ne voit pas sur les côtés. Ce « mode de vision » explique donc ses difficultés à se déplacer ou à retrouver quelque chose dans les magasins par exemple. Cependant, comme me l’expliquait J., elle bénéficie quand même d’une perception des différents contrastes.


Aussi, lorsque nous avons abordé les aménagements scolaires dont elle a pu bénéficier, celle-ci a évoqué l’utilisation de polices d’écriture spécifiques et, bien qu’elle ne m’en ait pas citées une bien particulière, nous avons justement vu au cours que la police « Arial » en taille 24 était mieux perçue par les personnes ayant une vision centrale.
 

En ce qui concerne les signes révélateurs du handicap de J., je dirais que ceux-ci sont, au premier abord, difficilement perceptibles suite au fait que J. met énormément de choses en place pour les contrer ou qu’il faille être vraiment concentré sur ses yeux pour distinguer des signes physiques, tels que des mouvements oscillatoires de ses pupilles. Cependant, au bout de plusieurs minutes passées avec elle, je constate effectivement plusieurs signes distinctifs dans ses comportements. Tout d’abord, J. ne perçoit que les choses ayant une très petite proximité avec elle. Pour lire, écrire ou encore pour utiliser son téléphone, elle aura tendance à se rapprocher à seulement quelques centimètres pour correctement percevoir ce qu’elle fait. D’ailleurs, on remarque aussi qu’elle a tendance à regarder les choses en se penchant du côté de l’œil qui voit le mieux. Elle a également évoqué des difficultés à recopier du tableau et, lorsqu’elle y arrive, elle conserve des difficultés à bien percevoir certaines couleurs. De plus, l’ensemble des actions nécessitant un effort visuel lui demande une concentration qui s’avère très difficile et une fatigabilité des yeux. Cependant, son travail scolaire n’est en rien concerné. En effet, J. met un point d’honneur à se surpasser dans les choses qu’elle entreprend et ce, malgré son handicap. C’est pourquoi, à l’école, elle a toujours su faire preuve de propreté, de persévérance et de vigueur. Elle a d’ailleurs toujours obtenu de très bons résultats.


L’école est un aspect très important dans la vie d’une personne, déficiente ou non. Toutefois, la scolarité d’une personne ayant une déficience ou un trouble sera parfois compromise et nécessitera alors l’application d’adaptations et d’aménagements permettant à ces enfants de bénéficier d’une scolarité la plus normale et équitable qu’il soit. 


Dans le cas de J., plusieurs choses ont effectivement été mises en place. Tout d’abord, J. a souligné la grande compréhension et attention que lui offraient volontiers ses camarades et ses professeurs. La communication mise en place par ses enseignants, que ce soit avec elle ou avec ses parents, a été vraiment un atout tout au long de sa scolarité.


Pour J., mise à part cette assistance et cette disponibilité, peu de choses ont été mises en place. Elle explique cependant le fait qu’elle aurait pu profiter de plus, mais que le choix de peu d’aménagement relève de son propre chef. En effet, étant une personne très autonome qui a appris à vivre et à contrer les effets négatifs de son handicap, elle a su élaborer elle-même des stratégies à mettre en place et n’en exigeait pas de supplémentaires de la part de son école. Cela rejoint donc ce qu’évoque le cours concernant l’autonomie de mouvements qu’acquièrent d’elles-mêmes les personnes déficientes visuelles dans un environnement habituel (domicile, école, rues proches, transports en commun, club sportif, etc.). De ce fait, les quelques minimes aménagements (polices d’écriture adaptées, format A3 – surtout en géographie-, appareil photo, dire à haute voix ce qui est écrit au tableau…), cités par J. dans l’interview ci-dessus, étaient suffisants pour faciliter sa scolarité.

 

Les enseignants d’élèves déficients visuelles doivent donc tout de mêmes adapter leurs attitudes pédagogiques à petite ou à plus grande échelle selon les jeunes qu’ils rencontrent. Certains aménagements dont a bénéficié J. sont d’ailleurs répertoriés dans le cours de M. Mbo Gonda (2020) comme étant, en général, des aménagements et des attitudes à adopter pour aider les enfants tout au long de leur scolarité. Néanmoins, à plus grande échelle, une fois arrivée à l’université (dans le cas de J.), on constate tout de même un manque de ressources quant à ce qui peut lui être apporté pour lui faciliter sa vie scolaire.
 

Enfin, selon le livre de L. Winkler, « Nouveaux regards sur la vision », « l’œil appartient à une sphère cognitive complexe, faisant appel à la mémoire et

à l’interprétation » [1]. Cette phrase reflète bien l’une des choses qu’évoque J. : dans les lieux connus, sa mémoire est pour elle un atout.

En effet, dans une rue souvent empruntée, un magasin souvent visité, etc. elle arrive à se remémorer les trous, les rayons

et à se les représenter, à les interpréter pour ne plus que ceux-ci soient un obstacle pour elle.

[1] WINCKLER, L. (2005). Nouveaux regards sur la vision. Paris, France : CLM Editeur.

Mon analyse réflexive

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